La peÌriode que couvre le Nouvel Empire eÌgyptien (± 1543-1078 avant notre eÌ€re) est sans doute lʼune des plus attachantes de lʼhistoire de la civilisation pharaonique. Dʼune grande richesse par ses sources et ses teÌmoignages archeÌologiques et eÌpigraphiques, par ses reÌalisations monumentales, cette eÌpoque nous introduit eÌgalement aupreÌ€s de pharaons dont les noms, depuis Ahmosis jusquʼaÌ€ RamseÌ€s III, demeurent prestigieux. Ces reÌ€gnes, comme les eÌveÌnements glorieux ou moins solennels qui les marqueÌ€rent, ont fait lʼobjet de belles syntheÌ€ses qui sont au fur et aÌ€ mesure actualiseÌes, en fonction des nouvelles deÌcouvertes. Dans leurs pages, on y eÌvoque les faits qui ont jalonneÌ cette socieÌteÌ dʼalors, aÌ€ travers ses rouages institutionnels, religieux, administratifs, juridiques, eÌconomiques et sociaux ; on y parle des guerres qui ont, de temps aÌ€ autre, secoueÌ le Royaume des Deux Terres, mais aussi de ces peÌriodes de paix et de prospeÌriteÌ qui ont eÌteÌ souvent feÌcondes par leur extraordinaire production artistique et litteÌraire. On y dresse enfin, en fonction des repeÌ€res chronologiques qui nous sont fournis par la documentation, le bilan, tout incomplet soit-il, de ces dynasties successives, ouÌ€ se deÌgage parfois, aÌ€ travers ses actions novatrices ou ses exploits, la personnaliteÌ dʼun roi ou ce que lʼon en devine. En revanche, il est bien plus difficile de pouvoir suivre et faire «revivre», avec autant de criteÌ€res fiables et surtout de donneÌes preÌcises ou dateÌes, les ceÌleÌ€bres « Dames de la Couronne », ces eÌpouses ou grandes eÌpouses royales, pourvues dʼeÌminentes qualiteÌs et de titres exceptionnels, qui gravitaient aÌ€ la Cour, dans lʼombre ou la lumieÌ€re du souverain dʼEÌgypte. Pourtant, que ce soit dans les affaires du royaume ou pour maintenir la stabiliteÌ de lʼinstitution monarchique, surtout lors de successions ouÌ€ le nouveau roi couronneÌ nʼeÌtait encore quʼun enfant, ces reines du Nouvel Empire ont joueÌ un roÌ‚le qui est loin dʼeÌ‚tre neÌgligeable. Bien souvent, elles ont apporteÌ leur efficace concours pour assurer au mieux ces neÌcessaires transitions, pour reÌgler des conflits internes qui pouvaient eÌ‚tre graves, ou encore pour instaurer le calme dans la ValleÌe, notamment au deÌbut de la XVIIIe dynastie, apreÌ€s les turbulences et les deÌsastreuses seÌquelles quʼavait entraiÌ‚neÌ la longue preÌsence des Hyksos. Certes, pourvues de fonctions «secondaires» par rapport aux lourdes charges et responsabiliteÌs qui incombaient aÌ€ Pharaon, elles nʼen ont pas moins mis aÌ€ sa disposition comme aÌ€ celle du royaume, leur expeÌrience, leur talent et parfois leur reÌelle compeÌtence en matieÌ€re diplomatique ou politique. Chacune aÌ€ leur manieÌ€re, ces «Dames de la Couronne» ont, en fonction de leur personnaliteÌ respective, contribueÌ aÌ€ lʼeÌpanouissement de leur eÌpoque et de la monarchie pharaonique. De la XVIIIe dynastie aÌ€ la fin de la XXe dynastie, cʼest-aÌ€-dire pendant tout le Nouvel Empire eÌgyptien, elles ont tenu un roÌ‚le important, parfois deÌterminant, dans les rouages du temple et du palais. Sans elles, cʼest indeÌniablement une autre page dʼhistoire de ces quelques lointains sieÌ€cles, bien diffeÌrente, qui aurait eÌteÌ eÌcrite.